
16 mars 2023
L'UDC a tenté jeudi de relancer la construction de centrales nucléaires. Le National lui a opposé son refus.
Le parti conservateur a déposé une série de propositions en faveur du nucléaire lors de l'examen de la grande réforme de l'énergie. Il voulait faciliter l'octroi d'autorisation pour la construction de nouvelles installations nucléaires sur des sites préexistants sous condition, mais aussi autoriser les centrales de 3e génération, celles intrinsèquement sûres ou encore celles dont la fréquence des dommages au coeur du réacteur est d'1/100'000 ans.
Besoin nécessaire et urgent
"Relancer le nucléaire n'est ni un caprice, ni une mode. C'est un besoin nécessaire et urgent", a jugé Pierre-André Page (UDC/FR). "Notre auto-approvisionnement ne peut être réalisé sans l'apport de l'énergie nucléaire. Cette énergie ne doit pas nous faire peur."
Et Pierre-André Page de rappeler que les besoins vont augmenter, notamment en raison de la croissance démographique. La population est en outre favorable à maintenir les centrales nucléaires selon un sondage, a-t-il pointé.
Investissements trop onéreux
L'UDC n'a toutefois récolté qu'une poignée de voix auprès du PLR et du Centre. Christian Wasserfallen (PLR/BE) a notamment aussi tenté d'assouplir la législation en biffant les interdictions pour les autorisations générales pour les centrales nucléaires.
Tous les autres partis, les Vert-e-s en tête, ont majoritairement rejeté ces propositions. "Plus personne ne veut investir dans des centrales nucléaires. C'est trop cher. Si nous voulons construire de nouvelles installations, celles-ci devront être subventionnées par l'Etat", a contré Kurt Egger (Vert-e-s/TG).
Problèmes de sécurité
"C'est aussi un immense problème en terme d'approvisionnement et de sécurité. Plus les centrales vieillissent, plus les arrêts sont fréquents", a-t-elle continué.
Les deux députés ont aussi souligné le problème de la dépendance à l'étranger pour l'uranium. "Selon Greenpeace, 60% de notre uranium provient de Russie", a mentionné la Verte. Tirer la prise du nucléaire avec un calendrier précis est nécessaire. Son parti aurait voulu que Beznau I et II ferme ses portes au plus tard en 2027, Gösgen 2027, Gösgen en 2032 et Leibstadt en 2037. La proposition a été rejetée.
Peut-être pour la 4e génération
Pour le PLR, ce n'est pas non plus l'heure de rouvrir la porte au nucléaire. "Quand les centrales de 4e génération seront commercialisables, une levée des interdictions pourra et devra être rediscutée", a toutefois estimé Susanne Vincenz-Stauffacher (PLR/SG). Mais ce temps n'est pas arrivé. Il n'y a pas d'urgence.
Sources : ATS/Keystone