Le Conseil fédéral à Neuchâtel pour tenir sa séance et échanger


09 avril 2025

Le Conseil fédéral a tenu mercredi sa séance hebdomadaire à Neuchâtel, une ville où la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter a étudié. C'est la 20e fois que le gouvernement organisait une réunion extra-muros, la première dans le canton de Neuchâtel.

Le choix de Karin Keller-Sutter n'est pas le fruit du hasard. Adolescente, la St-Galloise a fréquenté l'Ecole supérieure de commerce de Neuchâtel, aujourd'hui Lycée Jean-Piaget. "J'ai un lien particulier avec le canton et la ville", a-t-elle noté lors d'un point presse dans la cour du Château de Neuchâtel.

"C'est ici que j'ai appris le français, dans une classe de Suisses-totos", a rappelé Karin Keller-Sutter, mentionnant avoir eu un "petit copain" du côté de Colombier. Au-delà des souvenirs en ville de Neuchâtel et des bords du lac, elle a indiqué avoir été marquée à l'époque par la crise horlogère qui frappait la Suisse.

Conflit douanier

Devant les journalistes, la présidente de la Confédération ne s'est pas exprimée sur l'actualité. A propos du conflit commercial avec les Etats-Unis, elle a juste répété qu'il fallait garder la "tête froide" et chercher une solution. Avec une "pensée pour l'industrie horlogère", dont Neuchâtel est le premier acteur en Suisse.

Evoquant les séances extra-muros, Karin Keller-Sutter y voit un élément de "cohésion nationale". "L'ordre du jour n'est pas trop lourd, pour respecter les horaires". Les Sept Sages ont échangé aussi "informellement" avec le Conseil d'Etat neuchâtelois, sa présidente Florence Nater les ayant accueillis en début de matinée.

Au terme de leur séance, les conseillers fédéraux sont descendus dans le centre-ville, place des Halles, au son du "showband" Les Armourins, à la rencontre de la population. La présidente de la Confédération a parlé d'un moment de "convivialité et d'amitié". C'est une "belle tradition", a insisté la grande argentière.

Bain de foule

Sous un soleil éclatant, avec une température agréable, quelque 300 participants ont pu aborder le Conseil fédéral pour le questionner ou le féliciter. "Une bonne occasion d'être à l'écoute, avec un dialogue qui n'est pas technique", s'est réjouie Karin Keller-Sutter à l'heure d'un apéritif. Le Conseil communal était de la partie.

Les discours ont été légèrement perturbés par des manifestants pro-Palestine, présents à l'arrière de la place. Flattant le public, en rappelant encore que Neuchâtel était sa "ville de coeur", la présidente de la Confédération a mis en exergue la qualité du français dans le canton. "Le meilleur de Suisse", a-t-elle insisté.

A ses yeux, Neuchâtel allie "tradition et innovation". Karin Keller-Sutter a même évoqué la querelle Haut/Bas. "Les premiers sont mes préférés, les seconds mes favoris", a-t-elle lâché. La présidente du Conseil d'Etat, Florence Nater, a mentionné les incertitudes et les défis multiples auxquels le canton est confronté.

Régions à respecter

L'exercice permet au Conseil fédéral d'exprimer "l'attachement qu’il porte aux différentes régions du pays". Après le "bain de foule", les conseillers fédéraux ont partagé encore un repas avec les représentants des autorités cantonales et communales, avant de regagner la capitale fédérale, pas si éloignée, à moins de 50 km.

Pour mémoire, le gouvernement a pris l’habitude de tenir séance à l’extérieur du Palais fédéral depuis l'été 2010, histoire de pouvoir rencontrer et échanger avec la population d’un canton hôte. Hormis 2020, où la séance n’avait pas pu avoir lieu en raison du Covid-19, il a ainsi organisé chaque année au moins une séance extra-muros.